Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
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D'autre part, un décret du 16 septembre 1849 ayant autorisé les archevèques et évêques catholiques à tenir des conciles provinciaux, plusieurs profitèrent de cette liberté. L’archevêque de Paris, entre autres, convoqua dans la capitale, un concile provincial. On ÿ condamna, sans les entendre exposer, les erreurs du temps : les livres de Strauss et de Lamennais, le rationalisme, le myslicisme et le socialisme (20 septembre 1849).
Deux ans après, quand le parti catholique eut grandi, le comte de Montalembert proposa de remettre en vigueur la loi de 1814 sur l'observation du dimanche. Heureusement pour la liberté de conscience, sa motion ne fut pas adoptée ; car, comme l’a justement observé Napoléon 1°, « le gouver« nement, qui voudrait imposer une telle loi, devrait, le di« manche, faire distribuer du pain à ceux qui en manquent. »
S 2. — La monarchie de Juillet n'avait tenu qu’en partie la promesse faite par la Charte, en ce qui touche la liberté de l’enseignement. Elle avait fait passer une loi libérale sur l'instruction primaire ; mais aucun projet de loi sur l’enseignement secondaire n'avait abouti, à cause des exigences du parti catholique en faveur des congrégations enseignantes.
Le parti catholique, conduit par le comte de Montalembert et ME Parisis, évêque de Langres, profita de la bienveillance du gouvernement provisoire pour faire inscrire la liberté de l'enseignement dans la Constitution du 4 novembre 1848 (art. IX). Mais elle devait s'exercer sous la surveillance de l'État dans toutes les écoles.
Pour être plus sûr de tirer de cet article les corollaires favorables à l'Église, ce parti s’assura le concours du nouveau président. Louis Napoléon Bonaparte avait promis, dans son manifeste de candidat, de réaliser cette liberté et réussit à faire entrer dans son premier cabinet (20 décembre 1848) M. de Falloux, avec le portefeuille de l'instruction publique. Choix très heureux ! car le ministre, tout en offrant par son passé d'écrivain des garanties d’orthodoxie catholique, était moins
Boxer-Maury, 14