Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

296 LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE

de l'intérieur, M. de Persigny, n’hésita pas à interdire la procession, en vertu de l’article 45 de la loi du 18 germinal, an X. Pendant la deuxième phase de l'empire, les congrégations, grâce au décret du 31 janvier 1851, continuèrent à croître en nombre et en richesse. L'enquête faite par M. Rouland, ministre des cultes, sur l’état des communautés religieuses de l'empire (1861-64) accusait les résultats suivants :

Communautés d'hommes.

Maisons mères. . . . . 58 ) Maisons indépendantes. . 37 \ avec 17 776 personnes Succursales. … 0 . 0 1981)

Total. : ; … 2026

Communautés de femmes.

Maisons mères. . . . 361 Maisons indépendantes. 399 $ avec 90 343 personnes !. Succursales. . . . . 11090

Total... "112000

Le gouvernement laissa toute latitude à celles qui s’occupaient d'enseignement et de charité, si ce n'est qu'il fit fermer le noviciat des Jésuites à Pau (mai 1860).

Il n’en fut pas de même pour les associations religieuses laïques, dont quelques-unes, par leur développement considérable, lui portaient ombrage. Le Siècle, le Constitutionnel, bientôt après, l'Opinion Nationale (fondée le 30 sept. 1860) sonnèrent la cloche d'alarme. « Si ces associations disait-on « cessaient de rester sur le terrain charitable pour s’immiscer « dans les querelles de parti, alors le gouvernement serait « mis en demeure de faire observer les lois ». Plusieurs associations, qui s'étaient formées pour recueillir des souscriptions en faveur du pouvoir temporel du Pape, entre autre à Orléans, furent dissoutes.

La Société de Saint-Vincent de Paul se distinguait entre

1. V. Discours de M. Billault au Corps législatif, lors de la discussion de l’Adresse, mars 1862. Comp. Sauvesrre. Les Congrégations religieuses, 1867.