Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

CHAPITRE III

LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE DE L'ÉDIT DE TOLÉRANCE DE LOUIS XVI, JUSQU'A LA CHUTE DE NAPOLÉON

(787-1814).

$ 1. À la fin du règne de Louis XVI et sous l’Assemblée constituante (noxembre 1787 à novembre 1791). — $ 2. Sous l’Assemblée législative, la Convention et le Directoire (novembre 1791-18 août 1799). — $ 3. Sous Bonaparte, premier consul, et Napoléon, empereur (1799-1814).

Nous avons dit, au chapitre précédent, la tragique destinée des protestants mis hors la loi par Louis XIV, mais résistant, au nom de la conscience, au pouvoir royal, armé des édits les plus rigoureux et secondé par le clergé et les troupes. Réduite aux seules forces des protestants, la liberté de conscience eût fini par succomber, mais, soutenue par les philosophes et les Jurisconsultes qui tournèrent l’opinion publique en sa faveur, elle remporta la victoire dans les conseils de la royauté.

La liberté de conscience, pendant ces trente années, traversa trois phases. Dans la première (novembre 1787 au 29 novembre 1791), qui va de la fin du règne de Louis XVI au commencement de l’Assemblée législative, les opinions philosophiques et religieuses bénéficièrent de la tolérance qui était générale et jouirent d’une liberté quasi complète, sous linfluence des idées de Voltaire et de Montesquieu qui dominaient. Mais dans le Midi, où le zèle des monarchistes se doublait du fanatisme catholique, la liberté du culte protestant coûta encore des flots de sang.

Pendant la seconde phase (novembre 1791 à 1799) qui va