Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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sourit de dédain, et l'introduction d'un convoluulus vénéneux fut repoussée.

Le jeune savant s’efforça de rédiger ses convictions, appuyées sur des expériences; elles furent taxées de rêve creux, d’allucinations chimiques; il persista, il présenta un mémoire au ministre de l'intérieur. Son travail mettait en relief toute la nomenclature des turbercules terreux : lapichu des Péruviens, la papas du Chili, et la patate des Tropiques servaient de confort à ses démonstrations. L’apichu, la papas et la patate furent jetés dans l'oubli ministériel, tout aussi bien que la pomme de terre.

Parmentier, tourmenté du désir incessant de doter la classe indigente, disait toujours : « Le « pain du pauvre est là!» Mais le pauvre souffrait, et Parmentier n’était pas écouté; alors il changea de route pour atteindre à son but d'économie politique.. Sa carrière se dessina; il obtint l'emploi de pharmacien de l'Hôtel des Invalides. Il prit avec bonheur possession du petit jardin attenant à son logement ; il arracha les arbustes, remua le sol, et bientôt son champ porta le germe en fleur de la pomme de terre. Ce fut le moment où Parmentier tourna ses regards vers le monarque dont le cœur était la terre promise du bien-être populaire. Louis XVI et Parmentier se comprirent. Le roi, après un instant de réflexion, dit au modeste savant : « Je vous concède la plaine des