Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
LES CATHOLIQUES ALLEMANDS. 103 on adopta comme drapeau de la nouvelle Église la profession de foi suivante : «Je crois en Dieu le Père, qui a créé le moride par sa parole toute-puissante, et qui le gouverne avec sagesse, justice et amour. Je crois en Jésus-Christ, notre Sauveur. Je crois au Saint-Esprit, à l’Église universelle chrétienne, à la rémission des péchés et à la vie éternelle. »
Les gouvernements allemands qui, à côté de l’Église évangélique et de l'Église romaine, ne connaissent que des sectes, qu'ils tolèrent, mais sans bienveillance et souvent sans équité, se refusèrent à voir dans l’Église catholique-allemande autre chose qu'une secte, et la traitèrent comme telle. Les baptèmes administrés par les prédicateurs de cette Église et les mariages qu'ils bénissaient, étaient considérés comme nuls. On sait que le mariage civil n'existe pas encore en Allemagne, sauf dans les provinces du Rhin où il aété établi sous la domination française, et en Autriche où il vient d’être introduit comme facultatif. Le gouvernement prussien a dù cependant accorder l'autorisation de bénir les mariages aux pasteurs de la secte des vieux luthiriens qui se sont séparés de l'Église évangélique, lorsque le roi Frédérie-Guillaume 1V à voulu contraindre PÉglise luthérienne à accepter l'union avec les réformés. L'Église catholique-allemande, n’ayant pas d'existence légale, eut à subir de la part d’un pouvoir ombrageux et réactionnaire, des tracasseries sans nombre et des vexations qui ne firent qu'augmenter sa popularité.
Malheureusement lunion factice tentée par le concile de Leipzig entre les éléments si hétérogènes qui composaient l'Église nouvelle, ne pouvait être de longue durée. Le 15 mai, quelques membres de la communauté de Berlin restés plus orthodoxes, protestèrent contre les décisions du Synode de Leipzig. Mais ils furent désavoués par la majorité et se formèrent en association nouvelle, en prenant pour drapeau le Symbole des apôtres, et l'Écriture reconnue comme la « source unique de la foi. »
D'un autre côté, Ronge, au lieu de poursuivre son œuvre au milieu des catholiques, aitaquait avec violence ce qu'il appelait le jésuitisme protestant, et le rendait responsable des divisions intestines des catholiques-allemands. Quelques eandidats en