Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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quatorze années. Et combien toutes ces, productions sont médiocres. 1 »

On allait donc au culte, au dire de Vincent, mais pour entendre quoi ? Quelques citations révèleront l'étendue du désastre.

Après la révolution, il ne restait plus guère de l’ancienne prédication des réformateurs qu'un seul élément : la dignité ; à son tour elle parait prête à disparaître.

Le ministre des cultes Portalis, le 19 vendémiaire an XIV (8 octobre 1805), invitait les pasteurs à «ordonner dans les temples qu'ils tenaient de la munificence de l'empereur la célébration des prières consacrées par leurs rites. C’est au zèle des pasteurs qu'il appartient de développer ces affections généreuses, ce dévouement historique qui distingue notre nation, c'est la patrie, c'est l’empereur, c’est la liberté des cultes qu'il s'agit de défendre. »

Ce langage fut compris à merveille !

On avait reçu de Napoléon ce qu’on considérait comme un grand bienfait. Il ne s’en suivait pas qu'on dût le regarder comme un

demi-dieu ; non seulement oublier les scan-

? Kuhn, Bulletin du Protestantisme français 1902, p.61.