Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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lui. Enfin le malheur l’émeut et il ne peut voir souffrir sans souffrir lui-même!»

Le 5 avril 1808, le président du consistoire de Bordeaux, Martin, s'adressant à l’empereur, lui dit, sans doute avec une pleine conviction : « Sire, satisfaits d'avoir admiré sur le trône la sagesse de Socrate, le courage d'Alexandre, le génie de César, la clémence d’Auguste, le zèle de Constantin, la bonté d'Henri IV, — eh! que dirons-nous encore ? tous les talents, toutes les vertus et tous les genres de gloire réunis en votre personne sacrée, nous allons retourner dans nos Eglises et raconter Ce que nous avons vu, ce que nous avons oui. »

À l’impératrice, le pasteur ajoute :

« Madame, quand la créature s'approche de son créateur, saisie d’étonnement à la vue de tant de perfections, elle reste interdite, muette et hors d'état d'exprimer les sentiments de respect, d'amour et d’admiration qui la pénètrent... Images vivantes du Dieu

du ciel, les princes de la terre exercent en

1 A, Vincent. Histoire de la préd. prot. au XIX® siecle, p. 19, note.