Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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morale n'est pas moins piètre, dénuée de tout élément spécifiquement chrétien. La vie intérieure n'existe pas; nul n’en parle, nul ne se doute de son importance. Par conséquent, on ne pense qu'à préserver les cœurs contre la contagion du dehors, et jamais contre celle du dedans, car en réalité on croit à la pureté native de l’homme. Il y a des péchés, mais non /e péché. Et comme tout se tient dans le christianisme, il résulte de cette négation inconsciente de la chute que l’œuvre de la sanctification est totalement perdue de vue, car il ne s’agit plus d’extirper le péché, mais de réprimer des passions mauvaises, des inclinations dangereuses, des erreurs funestes. Il y a d'honnètes gens, mais non des saints.

Et si nous avions besoin d’affermir encore le jugement que nous venons de porter sur le niveau religieux à cette époque, un coup d'œil sur les Facultés suffirait à achever de nous convaincre.

Ne parlons pas encore de Montauban, créée en 1808, et où dès le début se révèle un esprit nouveau. Mais nous savons qu’elles

étaient les relations entre la France et Ge-