Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

Sie

nève, où un instant Napoléon avait songé à avoir la seule faculté protestante. Beaucoup des pasteurs français avaient fait leurs études dans l’ancienne métropole huguenote. Or, dans les premières années du siècle, quel était le niveau des études ?

Un étudiant d'alors, Guers, déclare que l'Eglise n'avait d'autre profession de foi que celle du vicaire savoyard, d'autre religion que la religion naturellet.

C’est aller bien loin, semble-t-il. Mais on comprend cette parole lorsqu'on en rapproche celle d'un autre témoin qui n'a pas été démenti. Malan ne déclare-t-il pas qu’en quinze ans, tant au Collège qu’à l’Académie et à l’Auditoire, il ne peut se rappeler d’une seule instruction en faveur de la divinité éternelle de Jésus-Christ, de la nature déchue de l’homme et de la justification par la foi ? 2

« On n'ouvrait pas la Bible dans nos auditoires, dit A. Bost. Ce livre était inutile et inconnu. En d’autres termes, il n’entrait pas dans les cours, et sauf son usage comme

1 Guers, le Premier Réveil, p. 17. 2 C. Malan, Procès du méthodisme, p. 18.