Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

Et en effet, l’église de la capitale, un moment si prospère qu'en octobre 1800 il avait fallu louer un nouveau temple, celui de SainteMarie, et en décembre 1802, y adjoindre encore celui de Pentemont', paraît dix ans plus tard tombée dans le marasme. « Vous vous plaignez, écrivait le pasteur Boissard au pasteur de Félice, du peu de fruit de votre ministère, j'en souffre encore beaucoup plus à Paris. Imaginez une population de dix mille âmes, dont cinquante ou cent à peu près se rendent régulièrement au culte et dont le nombre s'élève tout au plus à deux cents cin-

quante ou trois cents dans les beaux jours.? »

Nous en avons assez dit pour montrer l’extraordinaire abaissement de la prédication et du christianisme, et maintenant nous serions tentés de donner libre cours à notre stupéfaction, blämant en paroles sévères de tels conducteurs spirituels.

Mais avant tout nous voulons être justes et ce besoin nous conduit à deux réflexions :

En premier lieu il nous paraît illusoire

1 Lods, Bull. du prot., 1889, p. 465, ? Encycl. relig., art. France, V., p. 197.