Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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Puis l'archevêque passe en revue les différentes occasions où dans les siècles précédents, quelques tentatives de conciliation avaient été faites. et termine, comme il a débuté, par un appel au sentiment, par un tableau de la beauté d’une semblable réconciliation. « Le saint et auguste chef de l'Eglise va paroître au milieu de nous; ses vues évangéliques sont connues de toute l'Europe... avec quelle ardeur il se prêteroit à tous les moyens de notre conciliation, compatibles avec les droits rigoureux de la vérité! avec quelle joie il ouvriroit ses bras à des enfans dont l’éloignement déchire son cœur paternel! Tout me semble done favorable pour l’accomplissement du projet de Molanus et de Bossuet, et j'ai la douce espérance de pouvoir, avant de descendre dans la tombe, m'écrier avec le pieux Siméon, à la vue de notre sainte réunion : Nunc dimittis servum tuum, Domine*».

Du reste, aucune parole de regret pour le passé, les persécutions, tout le sang répandu,

toutes les atrocités commises ; aucune mention

1 Cf. Détails historiques et recueil de pièces sur les divers projets de réunion de toutes les communions chrétiennes, par Rabaut le Jeune. Paris, 1806, p. 151-163.