Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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Nous sommes surpris que Marron ne se soit pas joint à ses deux collègues de Paris pour répondre. C’est que sa lettre est d’un tout autre style. Datée du lendemain même de celle de Lecoz, dès le titre elle montre clairement que les doucereuses avances de l’archevèque n'ont réussi qu'à une chose, éveiller en lui la vieille fibre huguenote. Pour le prètre romain, les pasteurs de Paris étaient des « ministres du culte protestant »; Marron, lui, se désigne d'emblée sous le titre de « Ministre du Saint Evangile ».

Certes il a le désir de la paix, et plus que cela, d’une union véritable, « un seul troupeau et un seul berger ».

«Je puis me féliciter, M. l’archevèque, de me trouver parfaitement à l'unisson des sentiments et des vœux que vous exprimez dans votre lettre...

« Vous l’avouerai-je? votre projet me parait le rêve d'un homme de bien... ou plutôt le rève d’un ange.

« Vous nous invitez assez explicitement à embrasser la Religion catholique; n’avonsnous pas le même droit de vous inviter à em-

brasser la Relision Réformée ? g