Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

9ÿL NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVKAGES

P. 54-60 Stendhal cite ses anciens maîtres, Dupuy et Chabert, pour les mépriser et les mettre à cent piques au-dessous de Gros, son répétiteur. Me permet-on de citer à ce propos un passage de l’Hermite en province *? Jouy voit Dupuy et Chabert sur la terrasse du jardin de la préfecture : « Ce vieillard qui chemine lentement est un professeur dont Napoléon reçut des leçons de mathématiques ; il s’appuie sur le bras d’un autre savant, M. Chabert. » Si Stendhal lut ce passage, il dut s’écrier : « Les voilà encore tous les deux ; ils sont bien ensemble! »

P. 78. A propos du cousin Daru, père du grand Daru, il faudrait rectifier et compléter Stendhal sur quelques points. Noël Daru était né en 1729, et il partit de Grenoble pour Montpellier en 1749. Après avoir travaillé douze ans dans les bureaux, il devint en 1761 premier secrétaire (et non secrétaire général) de lintendance, d’abord sous Jean-Emmanuel de SaintPriest, puis sous Marie-Joseph de Saint-Priest qui succéda en 1764 à son père. En 1787, à l’âge de 38 ans, il prit sa retraite avec une pension de douze cents livres. Il avait, dit Stendhal, réuni, sans voler, quatre à cinq cent mille francs ; d’après des renseignements puisés à bonne source, la fortune de Noël Daru était le 217.000 francs.

1. Towe IV, p. 109.