Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

L'HOMÉOTHERMIE ï 57

- Selon les uns, les tissus homologues ont des échanges de la même intensité quelle que soit la taille de l’homéotherme dont ils proviennent. TerroINE et Rocne [191] ont mesuré comparativement les échanges respiratoires de fragments de cerveau, de foie, de rein et de muscle des animaux suivants : coq, pigeon, veuve à collier d’or, lapin, cobaye et souris. Ils ont obtenu pour chaque catégorie de tissus une identité d'intensité respiratoire, c’est-à-dire que la taille des animaux dont proviennent les tissus n’a aucune influence sur l'intensité de leurs échanges, tandis que les échanges de ces animaux varient d'intensité entre 1 (lapin) et 10 (veuve). Aussi concluent-ils : « Les tissus ne possèdent pas en eux-mêmes les causes différentielles de la production calorique ; c’est donc du dehors qu'ils reçoivent l'impulsion variable qui commande à la grandeur de leurs échanges in vivo. » D'autre part, TERROINE n’admettant pas que la « loi des surfaces » soit valable pour les poïkilothermes, cet auteur arrive à la conclusion, comme nous le verrons plus loin, que cette loi est la conséquence d’une adaptation homéotherme.

Grare, Renewin et SINGER [90] arrivent à la suite de leurs expériences à formuler les mêmes conclusions : les échanges respiratoires des tissus homologues isolés ont la même valeur, rapportés à leur poids sec, quelle que soit la taille de l’animal dont ils proviennent, de la souris au bœuf. Il y a en réalité une faible baisse du côté des animaux de forte taille, baisse insignifiante comparée à celle qu’accusent les organismes entiers. Par conséquent, les cellules homologues ont une dépense énergétique uniforme et ce n’est que dans la communauté de l'organisme homéotherme qu’apparait la spécificité énergétique dans le sens de la « loi des surfaces ».

D’après ces résultats, le rapport existant entre la taille et les échanges n'aurait pas sa cause dans le métabolisme élémentaire de la cellule. Cette cause serait moins profonde, elle n’apparaîtrait que par suite de l’association des cellules en complexes organiques de différentes grandeurs.

Ayant admis pour le moment que la « loi des surfaces » est valable également pour les poïkilothermes, les résultats précédents montrant, d'autre part, qu’elle ne réside pas dans les différences élémentaires des cellules, c’est donc dans un principe d'organisation commun aux homéothermes et aux poïkilothermes qu'il y a lieu de chercher son origine.