Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

58 L'HOMÉOTHERMIE

SaRRUS et RamEaux [178] furent les premiers à prévoir, par des considérations théoriques, la nécessité d’une loi des surfaces chez les homéothermes *.

H. v. Hozsszin [97], en 1888, chercha une explication de la loi des surfaces dans un principe général d'organisation. À une époque où les notions de neutralité thermique et de métabolisme de base n'étaient pas encore dégagées, v. HogssLin a l’idée nette d’une dépense de fond qui n’est pas déterminée par la déperdition calorique et que c’est à elle que s'applique la loi des surfaces. Il fut soutenu dans cette idée judicieuse par une conclusion erronée : la température ambiante n’a presque pas d'influence sur la prodution calorique des homéothermes, la thermorégulation se faisant presque exclusivement par des moyens physiques (expériences sur le chien). H. v. HozssziN admet que non seuiement la surface corporelle,

mais aussi toutes les surfaces et sections de l’organisme sont fonc2 tion du poids P 8 . Par conséquent, l’aire de section des vaisseaux

étant proportionnelle à P 3 il s'ensuit que dans l’unité de temps les

quantités de sang, et par conséquent d’oxygène également, traver2 sant l’unité de masse d’un organe seront proportionnels à P 8 ; d’où

2 proportionnalité des combustions à P 3 , c’est-à-dire à la surface corporelle. H. v. HogssLin essaya de vérifier la loi des surfaces chez les poïkilothermes, sachant que sa théorie ne serait pas soutenable dans le cas où cette loi ne s’appliquerait pas à ceux-ci également. Il en trouva la vérification dans les données expérimentales de Joryer et REGNARD concernant les poissons.

TeissiEr [184], en 1927, sans connaître le travail précédent, arrive à une théorie au fond semblable à celle de v. HogssLin. Par des considérations théoriques se réduisant à la définition de la similitude biologique, similitude tétradimensionnelle, et de l'identité des rendements homologues, Teisster retrouve sans difficulté les divers faits expérimentaux, notamment la loi des surfaces. Les écarts de forme et de chimisme entre divers homéothermes interviennent pour expliquer les écarts de la loi des surfaces et non cette loi même qui résulte purement et simplement de la différence

* E. Le Breron [117] a donné l'historique de la loi des surfaces.