Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

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l’anesthésie laisse, en effet, persister une production calorique dont la valeur reste proportionnelle à la surface. Il semble qu'il faille chercher l’origine des différences de grandeur de production calorique, par rapport au poids, dans des causes telles que la différence de débit sanguin des organes, le taux du sang en excitants cellulaires déversés par les glandes à sécrétion interne [187 et 185].

9. COMPARAISON DES VALEURS ABSOLUES DES ÉCHANGES DES HOMÉOTHERMES AVEC CELLES DES POÏIKILOTHERMES.

En dehors de la question des échanges des poikilothermes par rapport à leur taille en comparaison avec les homéothermes, il y a aussi la question de la valeur absolue, du niveau des échanges chez les uns et les autres. Chez les homéothermes la dépense de fond est généralement autour de 800 calories par m2-24 heures. Les poïkilothermes, ne serait-ce que ceux de faible taille dont le métabolisme est plus intense, accusent-ils, dans les mêmes conditions de température corporelle que les homéothermes, des échanges du même ordre de grandeur, pour que l’on puisse dire avec RUBNER que les homéothermes diffèrent des poikilothermes uniquement par l’acquisition de la fonction de thermorégulation ?

Rugner a montré lui-même qu’il n’en est pas ainsi : il trouve chez les poissons, à la température ambiante de 169, une production calorique moyenne de 33,08 calories par m°-24 heures, tandis que la dépense de fond des homéothermes était estimée à cette époque à 4.000 calories. Par conséquent, conclue RuBNER, la dépense des poissons dans ces conditions n’est que de 3% environ de celle des homéothermes. Toutefois, cette comparaison n’est pas justifiée, car ce sont les échanges pour une même température corporelle qu’il y a lieu de comparer.

Cette comparaison n’est guère réalisable qu’avec les poïkilothermes pouvant supporter sans troubles une température de 370 environ. C’est ce que Bengpicr [17] a réalisé avec les grands reptiles, pour lesquels ces conditions de température n’ont rien d’anormal. Remarquons que dans les expériences de RUBNER que nous venons de mentionner, la différence est tellement grande entre la dépense des poissons et celle des homéothermes, qu’elle ne disparaitrait pas si les poissons pouvaient supporter normalement les températures

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