Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

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L'HOMÉOTHERMIE 65

therme en poïkilotherme, sa température variant dans le même sens que celle de son milieu. Toutefois, tant que la température de l’animal est maintenue à son niveau normal, ses échanges ne sont pas notablement modifiés (FREUND et GRAFE). RUBNER a montré que les échanges de l’homéotherme à moelle sectionnée refroidi à des températures normales pour le poïkilotherme, tombent à un niveau relativement bas. À ce niveau les échanges, d’après RUBNER, ne seraient pas notablement différents de ceux des poïkilothermes à l’état normal. D’autre part, BENEDICT comparant les échanges d’homéothermes curarisés ou à moelle coupée avec ceux de poïkilothermes normaux à même température corporelle, constate que les premiers sont beaucoup plus élevés.

D’après ce qui vient d’être dit au sujet des homéothermes il est difficile d'admettre qu’il y ait chez les poïkilothermes un effet tonique du système nerveux sur les échanges. Cependant Ozorio DE ALMEIDA et BRANGA DE FrALxo [4] constatent qu’en moyenne le métabolisme est cinq fois plus élevé chez la grenouille normale que chez le même animal à système nerveux central détruit et ventilation pulmonaire artificielle. Mazes [134] trouve chez la grenouille à moelle détruite, le centre respiratoire étant conservé, une dépense de 0,049 centimètre cube d'oxygène par gramme-heure à la température de 250, contre 0,143 centimètre cube pour la grenouille normale. L’anesthésie abaisse également les échanges [135]. Mais pour cet auteur cet effet n’aurait lieu que par l'intermédiaire des fonctions organiques, en premier lieu par les mouvements respiratoires. Selon Hizz [96 bis] les muscles isolés de la grenouille ont des échanges de la même intensité que l’animal même à l’état de repos.

Tandis que la suppression de l’homéothermie par le curare ou la section médullaire se rapporte à des états expérimentaux anormaux, le phénomène d’hibernation est un état poïkilotherme apparaissant normalement chez certains homéothermes, aussi la comparaison des échanges des hibernants durant le sommeil avec ceux des poïkilothermes présente-t-elle un intérêt particulier du point de vue qui nous occupe.

RugxeR a calculé que la marmotte à l’état d’hibernation accuse à 160 une production d’environ 78 calories par m?-24 heures, valeur, dit-il, que l’on retrouve chez certains amphibies dans les mêmes conditions de température ambiante. Aussi conclue-t-il que « pour

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