Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

x PRÉFACE.

On s'attend à la peinture d’une existence {roublée, agitée, à des apprébensions, à des alarmes continuelles. Quelle erreur! À en croire nos narrateurs, jamais Paris n’a été plus tranquille. On ne songe qu'à se régénérer, à se rendre digne du beau titre de citoyen, à épurer ses mœurs, à élever son âme vers l’Être suprème, à chérir la patrie, ce nom si doux qu'on vient de découvrir. On ne songe qu’à imiter toutes les belles actions de la Grèce et de Rome dont on a l'esprit encore tout rempli, on ne songe qu'à acquérir toutes les vertus. On veut devenir bon honnête, vertueux surtout ; ce mot devient dans la langue du peuple la synthèse de toutes ses aspirations. On aime Robespierre parce qu'il est vertueux, on aime Pétion parce qu'il est vertueux. Pour conquérir les faveurs populaires, avant tout il faut être vertueux.

Dans les deux récits la note est identique, ils se confirment et se complètent l’un l’autre, et il y a là au point de vue de l'histoire un véritable enseignement.

Bien entendu nos observations ne s’appliquent que jusqu'au mois de décembre 1792, puisque notre récit s'arrête à cette époque.

La correspondance dont nous nous sommes