Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

14 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

l'on voit dessus des chasses à cerf, des batailles, des danses, etc. Dans la même salle, il y a d'autres armures, telles que celles de Philippe le Bel, du jeune duc de Bourgogne; elles sont à peu près toutes semblables à la première. Nous avons vu aussi un bouclier ancien trouvé dans le Rhône : on y voit gravée une bataille de cavalerie.

« Dans la seconde salle sont des tapisseries des Gobelins, mais elles sont un peu passées et ont perdu de leur prix.

« Dans la troisième l’on voit tous les présents que les ambassadeurs étrangers donnaient au roi de France. J'ai remarqué entre autres un vase et sa cuvette, le tout de diamants. J'en ai demandé le prix, et l'on m'a dit que cela coûtait 8 millions. »

La vue des joyaux de la Couronne, protégés par de vastes vitrines, met le comble à l'admiration des jeunes visiteurs, et ils quittent le garde-meuble complètement émerveillés.

Prenant la rue Royale qui s'ouvre devant eux, nos provinciaux s'engagent sur ces fameux boulevards qu'ils ont hâte de connaitre et qui de la place Louis XV conduisent jusqu'aux ruines de la Bastille. Au milieu est une large chaussée destinée aux voitures; sur chaque côté, une avenue de quatre rangées d'arbres où se tiennent les gens à pied. Edmond et Terrier ne rencontrent d'abord que des terrasses ou les grilles des jardins qui entourent les magnifiques