Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

16 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

le café Turc, le Wauxhall, à l'instar de Londres!, des restaurateurs, des pâtissiers, des limonadiers; enfin toutes les attractions sont réunies dans cette partie des boulevards pour séduire le public et le retenir.

« Les boulevards sont le plus beau quartier de Paris, écrit Edmond ravi, l'art y est poussé au plus haut degré de perfection en toutes choses. »

Une visite au Louvre plonge notre voyageur dans une admiration profonde : « C'est un bâtiment superbe, dit-il, je ne crois pas que rien puisse l'égaler dans toute l'Europe. » C'est dans ce palais, où les rois n'habitent plus depuis de longues années, que sont installées l'Académie française, les académies des belles-lettres, des sciences, de peinture et d'architecture, la Société Royale de médecine. Un grand nombre d'artistes y ont leur logement et de vastes salles sont mises à leur disposition pour y faire leurs cours. C’est dans une de ces salles qu'a lieu l'Exposition de peinture.

En quittant le Louvre nos jeunes gens se rendent au Jardin des Tuileries. À la vue de ces magnifiques parterres, de ces larges bassins, de ces statues de marbre, de ces vénérables marronniers qui déjà ont vu passer sous leurs ombrages tant de générations, leur

1. C'était une salle de danse avec un grand jardin où se réunissaient les plus jolies filles de Paris. Dans le jardin il y avait un carrousel et des escarpolettes qui, grâce à d'heureux hasards, contribuaient singulièrement à l'agrément des spectateurs.