Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

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14 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

tées sur un brancard décoré aux trois couleurs ; puis l'arche dans laquelle était le livre de notre sainte Constitution; puis un sarcophage lugubre, environné de cyprès, couvert de crêpe, renfermant les cendres des malheureux gardes nationaux morts à Nancy. Une bannière élevée et revêtue des couleurs du deuil portait en gros caractères cette triste légende : Les victimes de Bouillé. Un corps de musique considérable accompagnait cette décoration avec des sons analogues. Des troupes de gardes nationaux, mêlés aux citoyens, se tenant sous le bras, ayant parmi eux quelques femmes, marchaient dans l'ordre du cortège.

« Dans tous les endroits où ils ont passé, c'était une effusion d'applaudissements. Les femmes, les enfants leur tendaient les bras ; les hommes tournaient leurs chapeaux, et les cris unanimes de Vive Châteauvieux ! retentissaient jusqu'au ciel, accompagnés des cris de Vive la Nation! Vive la Liberté !

(«Une galère et des rames portées sur un brancard élevé avec cette inscription : Le crime fait La honte et non pas l’échafaud, étaient suivies peut-être par cent Jeunes demoiselles, mises comme des Nymphes et aussi belles, portant les fers des malheureux soldats. Ce cortège brillant était terminé par un sarcophage d'une lugubre structure, avec des inscriptions en l'honneur des soldats siinhumainement sacrifiés par la cour martiale, et quarante jeunes filles portaient, sur des petites bannières, le nom de chacun des soldats de Château-