Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

282 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

assérmenté, six prisonniers autrichiens, en ont été les victimes. Ces actions sont barbares sans doute et d'un exemple funeste, cependant suspendons notre jugement jusqu'à ce que nous ayons des détails plus circonstanciés. « M. de Biron, qui marchait sur Mons, a trouvé les Autrichiens sur les hauteurs qui couvrent cette ville et a été forcé de se replier sur Valenciennes: Ainsi donc partout nous avons été prévenus, partout l’ennemi nous attendait. Au reste, ces petits désavantages ne sont pas faits pour nous alarmer, et bien moins pour nous abattre. Les revers développent le courage, et notre bouillante jeunesse trépigne déjà d'impatiencé d'aller venger l'honneur de la nation française, et la cause de la liberté. »

Edmond écrit de son côté :

« Du 15 mai 1799, l'an IV: de la liberté.

& Je suis un de ceux qui pensent que nous avons êté trahis dans l'affaire de Mons et que les chefs qui commandaient l'attaque n'ont été que les instruments passifs d’une manœuvre infernale enfantée par le comité autrichien. Le malheureux Dillon, dont le bouillant patriotisme déplaisait à la cour, a été la victime de quelques scélérats appostés dans Lille et dans l’armée pour exciter un peuple déjà furieux de sa défaite et pour exécuter impunément au nom de la multitude