L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX. 113

fère « un citoyen qui parle franchement à celuilà qui semble tirer de son esprit une expression, puis une autre, puis une autre encore. » Malheureusement l’auteur est obsédé par sa haine extrème contre la monarchie et la religion. Il raconte comme il suit une vision, où le pape et les rois lui sont apparus. « Les rois disent : La terre peut contenir quelques cents millions d'hommes ; mais nous n'avons pas assez de place pour nous divertir. Que ferons-nous ? Le pape dit : Rien de si simple. Il faut nous déclarer la guerre sous un prétexte quelconque ; nous ferons égorger quatre à cinq millions d'hommes en Europe, autant en Asie, autant en Afrique, et quand ils seront tous morts, leurs cadavres engraisseront nos terres et ses productions seront beaucoup plus délicates. Et tous les despotes applaudirent à l'opinion du Saint-Père !.»

Le livre, qui contenait ces élucubrations odieuses et sinistres, recevait une prime de 1500 fr. du conseil des Anciens, sur le rapport de Courtois?. Le conseil des Anciens était pourtant plus

1 Page 79. Henriquez semble se complaire à raconter que les tyrans faisaient égorger les peuples par les peuples, car il dit aussi à la page 10 qu'ils agissaient ainsi «afin que des millions de cadavres engraissassent une terre qui devait leur procurer une nourriture plus délicieuse. »

2 « Cet ouvrage écrit avec simplicité (?), dit Courtois en parlant des Epütres el Evangiles, fait pour plaire à ceux qui par habitude aiment dans les livres cette tournure que l'auteur a adoptée, a procuré au citoyen Henriquez des jouissances, et par le succès qu'il a eu et par le bien qu'il a dû

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