L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 493

naient rien à ces froides cérémonies... « La raison peut suffire aux sages, dit Cambry, elle ne suffit pas encore à nos bons paysans. Un stupide instituteur leur traduit en mauvais breton des décrets

peu récréatifs!... » L’éloquence des magistrats municipaux n’était pas de nature à les émouvoir davantage.

La fête décadaire manquait de prestige; on chercha à en donner davantage à la fête nationale. « Le plus vaste moyen d'instruction publique, disait Daunou, est dans l’établissement des fêtes nationales. » Elles devaient rappeler les assemblées de la Grèce. « Renouvelez ces institutions bienfaisantes, ajoutait cet ancien oratorien; rassemblez-y les exercices de tous les âges : la musique et la danse, la course et la lutte, les évolutions militaires et les représentations scéniques. » C'était un vaste programme qu’il était difficile de remplir dans les campagnes. Dans tous les cas, PEtat recommanda de célébrer partout les fêtes qu'il avait prescrites en l'honneur de la vieillesse, de la jeunesse, de l’agriculture, de la reconnaissance, sans compter les anniversaires du 14 juillet, du 10 août et du 21 janvier *?. Il insistait d'autant

à une amende de 45 sous en messidor an 11, pour avoir travaillé dans les champs le décadi. (Mordillat, Hist. de Bassuet, p. 172 et 173.)

4 Cambry, Voyage dans le Finistère, X, 66-67.

? Un faiseur de projets, le cit. Bose, voulait qu'on établit en outre la fète des bonnes mères. L'éducation, selon lui,