L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 425

La fête de l’agriculture était célébrée sans difficulté dans les villages; après avoir prononcé le discours obligatoire au pied de l’arbre de la liberté, le maire exécutait les instructions du Directoire, en allant tracer un sillon dans un champ voisin. Les jeunes gens préféraient concourir aux jeux de boule, au tir et à la course, lorsque par hasard la municipalité donnait des prix aux plus adroits. Le maire ouvrait les danses, qui se prolongeaient jusqu’à la nuit. On s’ingéniait à rappeler les cérémonies des anciennes processions religieuses. À Saint-Mards, des jeunes filles habiliées de blanc, ornées d’écharpes tricolores, portaient processionnellement sur un brancard la statue de la liberté. Ailleurs, le jour de la fête de la reconnaissance, on ne se contentait pas, comme dans la petite ville voisine, d’un discours moral et philosophique et de pièces républicaines jouées par des comédiens de passage ; on remettait 3 fr. à chacun des conscrits qui allaient partir. À Marigny, le même jour, le cortège municipal porte solennellement une couronne civique sur une cidevant croix, qu'on avait élevée au milieu d’une plantation de tilleuls. L'année précédente, le sommet de la colonne sur laquelle était dressée la croix avait été « embelli d’un bonnet de la liberté,

4 A Dienville, an v, (Arch. de l’Aube, L. 1433). La première idée de la fête de la reconnaissance se trouve dans la Galatée de Florian, Livre IV.