L'école de village pendant la Révolution

126 CHAPITRE VI.

que, dans la nuit du 15 au 16 messidor, des malveillants inconnus avaient, dit-on, hélas enlevé ! » Le bonnet, qu'on qualifie de signe auguste de l’affranchissement de la France, fut remplacé par la couronne civique, ornée de rubans tricolores, au milieu de chants, de cris patriotiques et de danses !.

Voir coiffer une colonne du bonnet rouge et d’une couronne civique, entendre le discours d’un maire, la Marseillaise, le Chant du Départ ou l'Hymne des Versaillais, ce n'étaient pas des attractions suflisantes pour les populations. Les fonctionnaires sont obligés de signaler le peu d’empressement qu'on met à répondre à leur appel, et ils déplorent le vide qui se fait autour d’eux, lorsqu'ils ne sont pas eux-mêmes hostiles ou indifférents *.

Le rétablissement du culte catholique, qui eut lieu dans la plupart des villages pendant l’été de 1795, porta un coup funeste aux fêtes décadaires. Les églises avaient été mises à la disposition des fidèles qui voulaient s’y réunir, et si les prêtres ne recevaient aucun salaire de l'Etat, ils recouvraient la liberté de remplir les fonctions de leur ministère’. La plupart des maîtres d'école de-

4 40 prairial an y (29 mai 1797). Arch. de l'Aube, L. 1549.

2 Voir aux Pièces justificatives une lettre de Beugnot à ce sujet.

3 M. Fayet a reproduit un traité passé entre les habitants de Parnot (Haute-Marne) et un prêtre qui s'engage à desservir