L'école de village pendant la Révolution

LA CONCURRENCE DES ÉCOLES LIBRES. 4

lut imposer ses méthodes et ses théories, elle finit par reconnaître la liberté de l’enseignement. Le directoire, même après le 18 fructidor, n’osa point porter atteinte à ce grand principe, sinon par des mesures de police générale ou locale. L'enseignement purement civil que l’on imposait aux instituteurs publics avait fait déserter leurs écoles. Les parents préféraient envoyer leurs enfants chez des maîtres quelquefois moins instruits, mais qui conservaient les méthodes chrétiennes ; ils les envoyaient aussi chez d'anciens prêtres, qui suppléaient à l'insuffisance de leurs ressources en se livrant à l’enseignement. Tandis que dans les villes les frères des écoles chrétiennes et les religieuses', après avoir quitté leur costume, avaient repris leurs classes, dans lesquelles affluaient les enfants, beaucoup de prétres, malgré l’ostracisme qui les avait frappés en 1793, avaient ouvert des écoles dans les campagnes. On le dit de toutes parts. — L'éducation de la jeunesse, écrit l'administration d’Eure-etLoir, est presque partout confiée à des prêtres, c'est-à-dire aux ennemis les plus implacables et les plus dangereux du système républicain.— Les ministres du culte, qui n’ont pas voulu se con-

4 Sages dans leur conduite, disait Barbé-Marbois, graves dans leur maintien, patientes et résignées au milieu des privations, elles se sont montrées peut-être supérieures aux hommes dans l’art de gouverner l'enfance. (Réimpression du Moniteur, XXNIII, 121.)