L'école de village pendant la Révolution

LA CONCURRENCE DES ÉCOLES LIBRES. 18

Les instituteurs publics sont ceux qui réclament le plus, parce qu'ils sont le plus lésés par la concurrence que leur font les prêtres. » Il faut les révoquer tous, écrit l’instituteur d’Ornes dans la Meuse ; autrement, rien à faire pour la morale républicaine! » C’est aussi l'opinion de l'instituteur de Maïintenon. « Je voit (sic) avec douleur, écrit-il au conseil des Cinq-Cents, plusieurs prétres et autres personnes dans ma commune, qui ont formé des établissements pour l'instruction publique... J'entends des personnes qui se disent les unes aux autres : Il faut envoyer nos enfants à tels prêtres : c’est là où la plupart des honnétes gens envoient leurs enfants à l'instruction ; d’autres : Il faut les envoyer à notre curé, puisque l’instituteur ne veut pas aller à la messe. Ah! citoyens législateurs! jusqu’à quand souffrirez-vous que les véritables patriotes soient opprimés ? »

Des plaintes analogues sont formulées dans les départements de la Seine-Inférieure et du Nord. Un citoyen, qui habite une commune voisine de Dieppe, dénonce, dans une lettre qui prouve combien il est étranger aux premières notions de l'orthographe, les « pères de familes, qui ne veule pas se conformer aux lois pour les principes républiquins » et « préfère de garder leurs enfens che heus plutos que de les envoyé aux écoles. » Il demande que l'on frappe d’une amende les pères