L'école de village pendant la Révolution

LA CONCURRENCE DES ÉCOLES LIBRES. 4145

sont vacantes et désertes, les professeurs en sont avilis, insultés, tandis que les écoles particulières prospérent!. » On a beau signaler l’ignorance des maîtres particuliers, le nombre des élèves qui fréquentent les écoles publiques n’en est pas moins très restreint. « Les écoles royales, dit-on dans un canton de la Sarthe, sont très fréquentées et les nationales sont désertes.. Les communes contiennent des petites écoles particulières où l’on enseigne la morale théologique. le fanatisme les soutient, dit-on, et il en est d’impénétrables à l’œil du fonctionnaire public... » Tous les maîtres et maîtresses d'écoles privées, suivant d’autres, sont les suppôts du fanatisme et de la royauté... C’est la raison d'être de leur succès. Même les femmes et les propriétaires ruraux que la révolution a enrichis, ne veulent point envoyer leurs enfants aux écoles publiques. « Ils eraignent pour leurs opinions religieuses, dit-on dans un autre canton. Fortement ancrés dans leurs vieux préjugés. ils voudraient qu’au lieu de les instruire des droits et des devoirs des citoyens, on leur fit réciter le catéchisme, lire les Heures et les Pensées chrétiennes *. » Les anciens livres

1 Adresse au conseil des Cinq-Cents. Imprimé de 8 p. par Bouäme, du 20 frimaire an vi. Arch. nationales, A. F. IN, 494.

? Armand Bellée, p. 282, 270, 271. — Dans l'Aube, on dénonce l'instituteur de Lesmont, « homme à la vérité très-

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