L'école de village pendant la Révolution

146 CHAPITRE VIi.

sont presque partout conservés, et les instituteurs républicains voient déserter leurs classes, s'ils y renoncent entièrement. « Catéchisme, Civilité, Devoirs d’un bon chrétien, Principes, Pastorales et autres fatras, dit un instituteur du Pasde-Calais, sont à l’ordre du jour dans toutes les écoles. voici la seconde fois que je reprens l’enseignement du calcul décimal, et les parents des élèves s’y opposent et veulent qu’on apprenne tous les fatras ci-dessus énoncés. Notre obstination fait que nous sommes presque nuls! De cinquante élèves, à peine en avons nous vingt actuellement'. » Et il en est partout de même. Quelquefois il y a des raisons pour que l’école publique soit désertée. — L’instituteur n’est pas fréquenté, dit-on, vu son républicanisme el un peu de vivacité. — L’instituteur à pour lui le patriotisme, mais il est ignare?. — Cependant, la plupart du temps, la seule cause de l'ostracisme qui frappe ces maîtres, c'est « le mauvais esprit », pour parler comme les fonctionnaires du Doubs,

honnête, mais peut instruit des principes républicains et guère plus des autres, qui peut-être pour complaire au vulgaire n'a point ouvert ses écoles les jours des cy devant fêtes et dimanches. » Le plaignant raconte que son fils a été à l’école avec les livres de la morale républicaine; ils lui ont été volés et déchirés. Ses camarades l'ont traité de Marat et de Barra.» Il est assez singulier que ce nom de Barra ait été regardé comme injurieux. (Arch. de l'Aube, L. 1549.)

1 Archives nationales, A. F. IIT, 494.

? Armand Bellée, p. 263,