L'école de village pendant la Révolution

148 CHAPITRE VII.

l'Allier, on signale également la misère des instituteurs. « Leur état est si dur et si ingrat, dit-on à Ebreuil, qu’il n’y a que des citoyens pauvres el souvent sans capacité qui l’embrassent; aussi voit-on la plupart des écoles presque désertes. L’isnorance des instituteurs en est bien quelquefois la cause, mais la plus réelle et la plus générale vient de ce que les parents peuvent faire instruire leurs enfants à meilleur compte dans les écoles particulières que dans les écoles primaires. — Lesort des instituteurs, dit-on dans la HauteLoire, n’est pas suffisamment assuré; les administrations municipales sont dans le plus parfait dénüment… Il faut convenir de gré à gré avec les parents de la rétribution scolaire, et lorsqu'un père de famille est obligé de payer, il préfère confier ses enfants aux instituteurs particuliers ‘. » Privés trop souvent des rétributions qu’ils devaient tirer de leurs élèves, les instituteurs publics se trouvaient réduits à l'indemnité de logement que leur donnait le département, et qui ne leur était pas toujours remise; de sorte que beaucoup d’entre eux furent obligés de recourir aux travaux ruraux pour assurer leur subsistance *.

Pour remédier à cette situation, l’on proposait le rétablissement d’un salaire fixe payé par l’Etat

4 Archives nationales, À. F. Ill, 494. ? Rapport de Jacquemont au Tribunat. Archives parlementaires, 2 série, t. IL, p. 495.