L'école de village pendant la Révolution

150 CHAPITRE VII.

Meuse, après avoir dépeint la situation en termes précis, indique les moyens qui pourraient la modifier : « L'expérience, dit-il, a déjà fait connaître qu’une théorie brillante en fait d'éducation n’est qu'une pure chimère, qui enfante l'ignorance la plus absolue. Les lois des 27 brumaire an III et 3 brumaire an IV n'ont recu aucune exécution par rapport aux écoles primaires. Elles ont seulement produit le malheureux effet qu'il n’y a plus d’instituteurs ni d'élèves dans les campagnes, parce que leur théorie est impraticable. » Il faudrait, selon le commissaire, pour remédier à ces inconvénients, avoir un instituteur par commune, lui interdire de s'occuper d’aucune fonction du culte, limiter son enseignement, forcer les pères de famille à envoyer leurs enfants aux écoles, de six à douze ans, faire instruire gratuitement un certain nombre d'enfants pauvres, enfin faire observer le décadi!.» On ne voit pas bien, de prime abord, comment l'observation du décadi pourrait augmenter le nombre des élèves et des écoles. Mais c'est un administrateur qui parle, et trop souvent les administrateurs sont portés à croire que le remède le plus efficace à une situation défectueuse consiste dans l'observation des règlements existants.

La fermeture de beaucoup d'écoles, l'absence

1 Lettre de Raulin, commissaire du Directoire à Montfaucon (Meuse), frimaire an vr. Arch. nationales, A. F. III, 494.