L'école de village pendant la Révolution

152 CHAPITRE VII.

si les élèves des écoles auraient pu avoir la moindre influence sur cette réaction; mais il n’en est pas moins vrai que l'absence d'éducation morale et religieuse ne pouvait influer que d’une manière défavorable sur le caractère et l’esprit des enfants.

A côté de ces réclamations professionnelles et de ces considérations morales, on invoque des motifs politiques. Déjà en 1797, l'administration de la Seine voulait que l’on inspectât rigoureusement les écoles; « sinon, disait-elle, il existerait dans la république deux sortes d’éducations ; dans les écoles primaires, nos enfants seraient élevés dans les principes de la pure morale et du républicanisme ; dans les écoles particulières, ils sucent les préjugés de la superstition et de l’intolérance ; ainsi la diversité des opinions, le fanatisme, la haine se perpétueront de génération en génération ‘.» Les mêmes inconvénients sont signalés par des citoyens de Riom: « Nous gémissons, disentils en 1798, de voir notre jeunesse du premier âge divisée comme le sont en plus d’un endroit les citoyens formés ; nous les voyons s’injurier, se battre à outrance, se prodiguer toutes les dénominations injurieuses des partis les plus irrités.… Foudroyez, anéantissez les écoles du royalisme ; armez les magistrats des lois nécessaires à cet effet ?.»

1 Adolphe Schmidt, Tableaux de la Révolulion française, IIT, 283-284. 8 Archives nationales, À, F, ITT, D' 494,