L'école de village pendant la Révolution

154 CHAPITRE VII.

gner‘. Les opinions modérées et libérales finissaient par s'imposer au conseil des Ginq-Gents, qui se lassait des mesures violentes. Il le prouva en ajournant celles qu’on lui proposait. La maxime de Danton : Les enfants appartiennent à la république avant d'appartenir à leurs parents, n’excitait plus l'enthousiasme. Bonnaire voulait interdire les écoles particulières et rendre les écoles républicaines obligatoires par les singuliers motifs suivants, qu'on à pu voir se reproduire à d’autres époques. « S'ils sont amis de l’ordre actuel des choses, disait-il en parlant des pères de famille, ils se conformeront aux lois qu’il établit et ne répugneront pas à confier leurs enfants à des instituteurs républicains ; s'ils en sont ennemis, je ne vois pas comment on pourrait réclamer pour eux une liberté dont ils ne pourraient qu'abuser?! » Cet étrange dilemme n’entraînait point la majorité, et l’on écoutait plus favorablement les hommes, qui, comme Boulay de la Meurthe, réclamaient hautement pour les citoyens le droit de nommer les instituteurs.

« Ce droit, disait Boulay de la Meurthe, ils le tiennent de la constitution et des lois, mais plus encore du titre sacré de père... Par quelle singulière contradiction nommeraient-ils leurs juges de

4 Pétition au conseil des Cinq-Cents. Archives nationales, A. F. II, D' 494.

2 Moniteur, an vu, n° 216.