L'école de village pendant la Révolution

LA CONCURRENCE DES ÉCOLES LIBRES. 455

paix, leurs municipaux, et non les instituteurs de leurs enfants. » Andrieux, qui prononca de remarquables discours sur l'instruction, disait aussi : « Je voudrais que cette élection füt confiée à l’assemblée primaire ; qu'elle fût pour cinq ans avec la faculté d’être réélu ; que l’instituteur ainsi élu ne fût destituable que par jugement légal et pour forfaiture ; et que cette forfaiture ne pül être encourue que pour mauvaises mœurs, banqueroute ou incivisme.» Andrieux ajoutait : « Les instituteurs primaires tiennent véritablement la place des pères ; c’est donc aux pères qu’il appartient de les choisir!. »

Le conseil des Cinq-Cents reconnaissait la nécessité de réformer les décrets de la convention, mais tous différaient sur les moyens. De rapports en rapports, de modifications en modifications, d’ajournements en ajournements, on arriva au 18 brumaire. La constitution de l'an III avait pourtant dit qu'à partir de l’an XI] les jeunes gens ne pourraient être inscrits sur le registre civique, s'ils ne savaient ni lire ni écrire. Mais en l’an XIT, trois constitutions avaient déjà succédé à celle de l’an III.

Si le conseil des Cinq-Gents voyait les résultats

4 Moniteur, an vu, n° 202 et 215. Ajoutez, disait Andrieux, qu'ils enverront bien plus leurs enfants chez un instituteur de leur choix. Le peuple a vu de mauvais œil ceux que l’autorité lui donnait.