L'école de village pendant la Révolution

156 CHAPITRE VII.

désastreux des lois antérieures, sans pouvoir y remédier, le directoire cherchait à tirer parti de ces lois pour faire triompher ses doctrines. A défaut même des lois, il eut recours aux décrets. Il pritun arrêté, quelques jours après le 18 fructidor, « pour faire prospérer l'instruction publique, » disait-il, mais dans le véritable but de ruiner les écoles privées et de peupler les écoles républicaines. Ce gouvernement sans scrupules, qui déportait sans jugement au-delà de l'Océan ses adversaires politiques, décida de n’admettre aux fonctions publiques que ceux qui auraient fréquenté les écoles centrales; il voulut exiger en outre de ceux qui sollicitaient ces fonctions un certificat constatant qu’ils envoyaient aux écoles publiques leurs enfants, s'ils en avaient en âge de s’y rendre‘. Cet arrêté suscita le zèle des administrations locales. « Une telle décision, dit-on dans le Doubs, n’a pas besoin de commentaires, et elle sera exécutée dans toute sa rigueur; car il est temps de faire sentir aux citoyens que celui-là qui ne daigne pas reconnaître les institutions républicaines est indigne d'exercer un emploi du gouvernement *. »

Le directoire exécutif prit, trois mois plus tard, un arrêté plus efficace. Il remit par un arrêté du

4 Arrêté du Directoire exécutif du 27 brumaire an vi (17 novembre 1797). Bulletin des lois, n° 1556, 2 Sauzay, X, 413;