L'école de village pendant la Révolution

LA CONCURRENCE DES ÉCOLES LIBRES. 157

17 pluviôse an VI (5 février 1798) les écoles sous la surveillance des administrations municipales, en leur enjoignant d’y faire, au moins une fois par mois, des visites imprévues. Les délésués municipaux étaient surtout chargés de voir si les élèves avaient entre les mains les livres élémentaires adoptés par la convention, et si on leur faisait observer le décadi et les fêtes républicaines. Le ministre Letourneur montra quelle était la portée réelle de cet arrêté, en recommandant particulièrement à ses agents de l'appliquer aux écoles privées. « C'est sur ces repaires du fanatisme et de la superstition, écrivit-il, que le directoire appelle toute votre vigilance et votre activité !. » Les administrations départementales, où dominait l'élément républicain, élaient pleines de zèle. Celle du Loiret n'avait pas attendu l'arrêté du directoire pour engager les commissaires nationaux à visiter les écoles particulières. « Etes-vous entrés dans ces écoles ? leur disait-elle; vous êtesvous assurés que l'esprit qui les anime est le même que celui qui dirige les écoles publiques, si la morale qu'ils enseignent est la même, si les enfants lisent, apprennent par cœur la constitution de l’an III°? » L'administration de la Sar-

4 Circulaire du 17 ventôse an vi (7 mars 1798). Armand Bellée, p. 46.

? Archives nationales, A. F. III, 494. Cette circulaire paraît avoir été provoquée par celle que le ministre de l’intérieur écrivit le 20 fructidor an v. (Voir Schmidt, LIT, 289.)