L'école de village pendant la Révolution

LA CONCURRENCE DES ÉCOLES LIBRES. 161 des femmeleltes qu'aux invitations des autorités constituées, et que les jeunes élèves des campagnes sucent encore le venin des préjugés. » Ce qu’on appelait les préjugés dominait encore dans les campagnes, où le sentiment religieux s'était conservé plus intact que dans les villes. « Ils aimeraient tous le gouvernement, dit le commissaire de Trainel en parlant des habitants de son canton, s’il leur rendait leurs cloches, leurs processions, leurs enterrements pompeux, en un mot tout l’ancien apparat du culte catholique ‘. » Même opinion dans le Doubs. — L'esprit général est plus républicain qu'autrement; mais s’il s'agissait de renverser la république pour ramener les prêtres réfractaires, je crois que le plus grand nombre serait de ce parti-là. Tout le peuple s'accorde à vouloir conserver le culte catholique“.— On tient un langage analogue dans la Sarthe. — Les écoles particulières ne tomberont en discrédit que lorsque les gens de campagne seront plus ardents pour apprendre les droits de l’homme. Cela demande du temps dans un pays aussi religieusement corrompu que le nôtre ?.— Aussi, presque partout, la plupart des parents, « fanatisés, dit-on, par les

4 Voir les rapports des commissaires des cantons de l'Aube aux Pièces justificatives. Nous appelons particulièrement l'attention sur ces documents.

2 Sauzay, X, 639.

3 Armand Bellée, p. 266.