L'école de village pendant la Révolution

162 CHAPITRE Vil.

prêtres et peut-être par les instituteurs eux-mémes, » ne veulent pas confier à ces derniers leurs enfants, parce qu’ils craignent qu’on leur inspire des principes différents de ceux dans lesquels ils ont été élevés.

En parcourant les réponses faites aux questionnaires administratifs, on est frappé des résultats obtenus par les décrets de la Convention et les arrêtés du directoire. Jamais réformes plus absolues n’aboutirent à déceptions plus complètes. Il semblait que tout fùt à créer et que l’on allait tout créer en fait d'instruction ; en réalité, rien ne fut fait. Le directoire résumait lui-même la situation dans le message, qu’il adressa le 3 brumaire an VII (24 octobre 1798) au conseil des Cinq-Cents. Selon lui, la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) paraissait « devoir fixer pour toujours l’état des écoles primaires et assurer leur existence. Mais il s’en faut de beaucoup, ajoutait-il, que l'exécution ait répondu à ces promesses. À l’exception en effet d'un très petit nombre de départements, les écoles primaires n’existent pas ou n’ont qu'une existence précaire. La plupart des instituteurs languissent dans le besoin et luttent en vain contre le torrent des préjugés, du fanatisme et de la superstition. » A cette situation le gouvernement avait cherché des remèdes. Il avait voulu assurer un traitement fixe aux maitres au moyen de contributions perçues