L'école de village pendant la Révolution

LES RÉSULTATS. 169

mêmes où elles existent'. Dans la Charente, les campagnes n’ont plus aucun moyen d’enseignement, aucun moyen même d'en établir. Quant aux maîtres, on déclare dans l'Hérault et le Pasde-Calais qu’ils sont pour la plupart ineptes ou incapables. Aïlleurs, on se plaint de la modicité de leur traitement et de leur peu d'influence ; mais surtout on s'élève contre l’enseignement qu'ils donnent, et l'opinion de beaucoup de conseils généraux est bien rendue par celui d’Ille-etVilaine, lorsqu'il dit : « L'insiruction publique est presque nulle dans toute la France, parce qu’on a voulu s’écarter de la pratique confirmée par l’expérience. On ne parle ni de la divinité, ni des principes de la morale. On croit qu’il faut en revenir à ce qui se faisait anciennement ?. » Les préfets tiennent un langage souvent analogue à celui des conseils généraux. Quelques-uns d’entre eux constatent que rien n’est changé à, que l'instruction est en assez bon élat{, même qu'elle est en progrès5. Mais la plupart disent

4 En l'an 1x, le conseil général de la Vendée n’apercevait cà et là que des maïtres presque nuls, exposés à l’insouciance municipale, aux dégoüûts et à la pauvreté. (De Lastic Saint-Jal, Le Clergé et la Révolution à Niort, p. 218.)

? Dictionnaire pédagogique et d'Instruction primaire, 92° partie, 1880, p. 514 et 515.

3 Aube.

4 Basses-Pyrénées, Tarn,

5 Lot-et-Garonne: