L'école de village pendant la Révolution

LES RÉSULTATS. 171

d’une instruction morale conforme, dit-on, aux préjugés et aux habitudes des parents. » Ce défaut, on le signale partout, etles hommes éclairés qui le contestent sont souvent hostiles au catholicisme. L’un d’eux reconnaît que l’enseignement: religieux est « un mal inévitable. » Les parents, dit-il, n’envoient point leurs enfants chez les maîtres où l’on n’enseigne point la religion ; ils l’exigent de ceux qu’ils paient pour les instruire. Défendre d’ailleurs aux maîtres d'école d’en parler, c'est le faire désirer davantage par les pères et mères. Le tolérer et même l’ordonner, c’est diminuer l'envie qu’ils en ont. Tel est le faible du cœur humain... » On constate aussi en Normandie le même désir de faire donner une éducation religieuse, et le triste état des écoles primaires. « Les enfants des citoyens peu aisés, dit le conseiller d'état Fourcroy, ceux des habitants des campagnes, restent sans aucune ou presque aucune source d'instruction. Deux générations de l’enfance sont à peu près menacées de ne savoir ni lire ni écrire, ni les premiers éléments du caleul. C'est dire assez combien il est instant que le gouvernement prenne des mesures pour remédier à ce mal!. »

Le conseil d'état s’en occupait, et après une discussion de quelques jours au tribunat, la

4 Félix Rocquain, l'Etat de la France au 18 brumaire, Paris, 1874, p. 98, 243, 153, 195.