L'école de village pendant la Révolution

472 CHAPITRE VIII.

loi qu'il avait présentée fut votée par le corps législatif le 1* mai 1802. Elle biffait dans ses dispositions laconiques tous les décrets de la Convention et revenait au système primitif de la suprématie de la commune sur l’école, suprématie plus complète qu'auparavant, puisqu'elle était dégagée de l'intervention ecclésiastique. Les idées d’Andrieux prévalaient. « Pour que les écoles primaires réussissent, disait-il en 1799, il faut écarter de leur établissement toutes les contraintes, toutes les prohibitions; l'instruction est une si bonne chose par elle-même... Chacun doit être libre de s’instruire et de faire instruire les siens de la manière qui lui paraît préférable. » La loi de 1802 n’était pas parfaite; c’est plutôt une loi d’affranchissement qu’une loi d'organisation. Je suis loin de croire, comme Thibaudeau, qu’elle fut inspirée par ceux qui « redoutaient que la masse du peuple, surtout dans les campagnes, ne fût trop éclairée !. » Elle fut attaquée, il est vrai, par quelques membres du tribunat, parce qu'elle abandonnait le sort de l'instruction au caprice des communes. Mais, si le consulat avait suspendu l'indépendance de la commune en lui enlevant l’élection de ses conseils, il avait reconstitué la commune elle-même, que la constitution de l’an III avait dénaturée, en l’absorbantdans la municipalité de canton. Le conseil municipal, disaient les défen-

4 Mémoires sur le Consulat, 1827, p, 134;