L'école de village pendant la Révolution

LES RÉSULTATS. 173 seurs de la loi, était composé en général de pères de famille et des hommes les plus éclairés de la commune ; ils avaient donc intérêt à faire de bons choix. Si le conseil municipal néglige les intérêts de l’école, les pères de famille les stimuleront ; si le conseil et les parents restent apathiques, le sous-préfet interviendra ‘. Le souspréfet était en effet spécialement chargé de l'organisation des écoles primaires, dont les maitres devaient être nommés par le conseil municipal. À une époque où le pouvoir administratif allait prendre une importance qu’il n'avait jamais eue, l'intervention du sous-préfet pouvait constituer un stimulant et un contrôle véritablement efficaces.

La loi nouvelle n’accordait aucun salaire fixe aux instituteurs ; elle se contentait d’obliser les communes à leur fournir un logement, et de déterminer le taux de la rétribution que les parents devaient leur payer. Le conseil municipal pouvait exempter ceux qui étaient hors d'état de s'en acquitter, jusqu’à la concurrence d’un cinquième de la population. À ceux qui voulaient qu'on assurât au maître un traitement, Siméon répondait : « L’instruction dépend du progrès des lumières, surtout de l’aisance dans les campagnes. Et cette aisance, la révolution l’a aug-

1 Discours de Siméon. Arch, Parlementaires, 2 série, III, 568.