L'école de village pendant la Révolution

176 CHAPITRE VIII.

et le Journal des laboureurs de Lequinio ‘, sans compter les catéchismes et les petits livres à six sous, comme les Entretiens du père Gérard, de Collot d'Herbois, et la Constitution française pour les habitants des campagnes *.

Mais si le désir de s’instruire était plus grand, il n’en est pas moins certain que la Convention et le directoire avaient complètement échoué dans les efforts qu'ils avaient faits pour répandre davantage l'instruction primaire et en élever le niveau. Ceux qui lisaient les journaux sous le consulat avaient pour la plupart fréquenté les petites écoles, que la Convention avait prétendu remplacer par les écoles primaires. Leurs enfants grandis dans des temps troublés, au milieu d'essais contradictoires et stériles, s'étaient trouvés dans des conditions moins favorables pour apprendre à lire et à écrire. Si le corps législatif s'était moins occupé d’eux, pour leur imposer ses méthodes et ses doctrines, à coup sûr ils auraient continué de fréquenter les écoles, dont l'utilité eût été plus que jamais comprise par leurs parents, et l’on n'aurait point eu à déplorer l'avortement complet des décrets favorables à la diffusion de l’instruction. La cause de cet avortement, il faut la cher-

4 La Bibliographie de la presse périodique d'Eugène Hatin cile aussi l'Espion des campagnes et le Paysan et son Scigneur, dont la publication ne fut qu'éphémère.

2 H. Taine, la Révolution, II, 14.