L'école de village pendant la Révolution

LES RÉSULTATS. 177 cher surtout dans la guerre systématique qui fut faite à l’enseignement chrétien.

La Convention et le directoire avaient en effet méconnu les lois qui règlent tous les peuples civilisés, lorsqu'ils voulurent détruire l’enseignement chrétien sans le remplacer par un autre enseignement religieux. La théodicée vague, que que l’on enseignait dans les livres approuvés et imposés par l’administration, ne présentait aux enfants que des images confuses et des formules dubitatives. Elle ne pouvait remplacer pour eux les affirmations dogmatiques du catéchisme, qui écartaient toute idée de discussion et de controverse ; elle ne pouvait suppléer au surnaturel, que les enfants comprennent plus facilement que les hommes, et qui est l'essence même de toute religion. La grande faute de la Révolution est d’avoir cru qu’on pouvait remplacer la religion par la philosophie. C'était méconnaître tous les enseignements de l’histoire. On a pu, à certaines époques de la vie des peuples et par des causes diverses, substituer une religion à une autre ; mais dans aucun temps, chez aucun peuple, quelqu'ait élé le degré de civilisation où il soit parvenu, on n’a pu détruire la religion elle-même.

C’est pour cette raison que le concordat fut une œuvre de génie politique; l'homme d'Etat, qui le signa, savait bien qu'il mettait fin à la pire des anarchies, celle qui divise les consciences, et qu'il

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