L'école de village pendant la Révolution

178 CHAPITRE VIII.

rétablissait par cet acte de haute intelligence la paix dans l'Etat, dans la société, dans la famille comme dans l’école. L'école redevint chrétienne dans son enseignement, et les parents purent désormais y conduire leurs enfants avec la certitude qu’on ne leur apprendrait plus à blasphémer la religion de leurs mères.

La paix religieuse rétablie dans l’école rendue à la commune permit aux classes de se rouvrir dans un grand nombre de villages. On entra dans une ère nouvelle, qui, sous beaucoup de rapports, ressemblait à l’ancienne. Si le clergé n’exerçait plus là haute main sur l’enseignement, il ne lui était plus étranger; il ne lui était plus hostile. Le sous-préfet remplaçait le subdélégué, avec plus d'autorité que celui-ci n’en avait jamais eu. Le conseil municipal traita avec les instituteurs, comme les assemblées d'habitants avaient traité avec les recteurs d'école. Je pourrai citer, sous le consulat et l'empire, un grand nombre de contrats où l’on reproduisait les anciennes stipulations ; la durée du bail était la même; comme autrefois, l’instituteur était le chantre et le sacristain du curé ; il sonnait lies cloches ! et portait l’eau bénite?. Pour ces diverses fonctions, il recevait une

4 Dans la Meurthe, on les sonne encore pour les orages. (Traité du 22 brumaire an xur, dans la commune de Builigny reproduit par M. Maggiolo. Pouillé scolaire du diocèse de Toul, p. 36.)

® Dans la Haute-Marne, en 1802, on stipule qu'il devra