L'école de village pendant la Révolution

192 PIÈCES JUSTIFICATIVES.

minaire ne m'apprendroit pas à réduire les différentes divisions, les différents enclos en trapèzes, en parallélogrammes et surtout en triangles, etc. Quant à la géométrie.

Mais à quoi bon cet étalage de ma science ? M. C...n et le chevalier de B..., au lieu de se battre les flancs et de s'époumonner pour parler d'un état qu'ils ne connaissent pas, et pour nous débiter, avec un air d'importance, d'emphatiques billevesées, voudraient ils apprendre de moi le grand art de procurer de bons maîtres à la jeunesse campagnarde ? Qu'on leur donne du pain et quelque chose avec; qu'on leur fixe des revenus suffisants ; qu'on assure à leur vieillesse et à leur caducité une subsistance honnête! Je réponds que, quand, pour vivre, ils ne seront plus obligés de tirer le diable par la queue, quand aux vingt-quatre écus dont jouit le plus grand nombre, on ajoulera vingt-cinq louis d'or; quand ils seront sûrs de ne pas traîner leurs derniers jours dans la misère et de ne pas mourir sur un fumier, cet état respectable ne sera plus tant avili par des ignorants et des vagabonds, ni tant profané par des escrocs, des débauchés et des ivrognes.

« Il ne suffit pas, dit M. le chevalier de B..., d'avoir de bonnes intentions ; il faut qu'elles soient éclairées.» N'en déplaise à M. le chevalier; c'est ce qu'il a dit de plus sensé.

Je suis, elc. BErnarp P...,

Maitre d'école de M.S. L.