L'école de village pendant la Révolution

OPINIONS DES CONSEILS GÉNÉRAUX. 263

XV. OPINIONS DES CONSEILS GÉNÉRAUX.

Les conseils généraux furent appelés par le ministre Chaptal, en 1800 et 1801, à exprimer leur opinion sur l'état de l'instruction publique dans leurs départements. Leurs procès-verbaux fournissent à ce sujet des renseignements non moins intéressants que ceux qui sont consignés dans les statistiques des préfets. Nous reproduisons des extraits des vœux émis par les conseils, tels que les a publiés, d’après l'Analyse officielle de leurs procès-verbaux, M. J. Guillaume, dans le Dictionnaire de pédagogie dirigé par M. P. Buisson (4 partie, p. 514-515).

Aïn. La décadence de l'instruction publique dans ce département doit être attribuée à quelques différences d'opinions qui rendent déserts les établissements nouveaux de ce genre. Une des premières causes de cette décadence, c'est l'insouciance des gens de campagne, qui aiment mieux employer leurs enfants à la garde des bestiaux que de les envoyer dans les écoles.

Aisne. Les enfants ont été livrés à l'oisiveté la plus dangereuse, au vagabondage le plus alarmant ; ils sont sans idée de la divinité, sans notion du juste et de l'injuste; de là des mœurs farouches et barbares; de là un peuple féroce.

Auuer. Le mode d'instruction actuelle est absolument vicieux...

Arabes. Les écoles primaires, organisées sous l'influence révolutionnaire, n’ont eu heureusement