L'école de village pendant la Révolution
2 CHAPITRE Il. Vingt-quatre villages des environs de Paris sont unanimes à solliciter la gratuité comme un bienfait dont jouissent les villes au détriment des campagnes. Les classes des Frères, qui étaient gratuites, étaient en effet l'apanage des villes. Celles-ci parlent peu de la gratuité ; on ne demande pas ce qu'on possède. Le clergé et le tiers-état de certains bailliages s’associèrent cependant à un vœu, qui tendait à faire admettre tous les indigents aux bienfaits de l'instruction ‘. Établissement des écoles dans toutes les paroisses, amélioration du sort des maîtres, gratuité, telles sont les principales réformes que l’on demandait en 1789°. On demandait aussi que la nomination des maîtres fût entourée de certaines
4 Les cahiers qui demandent la gratuité sont au nombre de 15 pour le clergé, de 14 pour le tiers-état des baïlliages, de 8 pour les villes, de 2 pour la noblesse, et de 28 pour les villages et communautés d'habitants. (Arch. parlem., table, VIT, 280-281). Un village du Vermandois demande que la jeunesse soit enseignée gratis par des maitres dont la capacité serait en raison du sort qu'on leur assignerait. (Ed. Fleury, p. 230).
2 Il est intéressant de comparer ces vœux à Ceux que renferme un curieux document, que vient de publier, au moment où nous corrigeons nos épreuves, M. Albert Duruy, dans la Revue des deux Mondes du 15 avril 1881 (p. 873874). C’est un Cahier des doléances à présenter aux Etats généraux assemblés à Paris par les instituteurs des pelites villes, bourgs et villages de la Bourgogne. Sans doute, quelques instituteurs s'étaient réunis pour rédiger ce cahier, qui ne semble pas devoir être l'expression officielle des doléances de la majorité d’entre eux.