L'école de village pendant la Révolution

LES PREMIERS EFFETS DE LA RÉVOLUTION. 49

par les intendants se brisait en entier. On n’obligeait plus les habitants à établir, ni à payer les maîtres ; il n’y avait plus de sanction légale aux traités que les recteurs d’école faisaient avec les pères de famille ; si ceux-ci s’y refusaient, on ne pouvait désormais les contraindre à verser leur rétribution scolaire. Rien n'empêche les communes de cesser de voter les dépenses de l’enseignement, et même de vendre leur maison d'école. En 1790, Saint-Julien-d’Arpaon, dans les Cévennes, qui a toujours eu un régent d'école aux gages de 140 1., refuse de les lui continuer !. Lorsque les paysans cèdent aux suggestions de l’avarice ou de la sottise, ils peuvent rayer l'allocation du maître, et il devient loisible à la communauté de Peipin, qui demandait dans son cahier l'abolition des écoles, de s’en passer la fantaisie.

Le maître d'école jouait pourtant un rôle plus actif dans le village. Longtemps, il avait été l’homme de la paroisse; il devint l’homme de la commune. Lorsque le règlement de juin 1787 eut établi des municipalités dans les communautés rurales, il en devint le greffier ou le secrétaire. Tant que les villages furent administrés par les assemblées d'habitants, il était nécessaire pour donner à leurs délibérations un caractère légal, qu’elles fussent passées devant un juge ou un ta-

1 Maggiolo, De l'Enseignement primaire dans les haules Cévennes avant et après 1789, p. 27. Voir aussi p. 26. 4